COMPTE RENDU BOL D'OR 2024
Après un week end de chargement, nous voilà sur la route en direction du circuit Paul Ricard.
Arrivée sur place, le mistral rend notre installation de l’hospitality très compliquée. Les véhicules sont installés tout autour des barnums afin de nous protéger des bourrasques.
Mardi 10 Septembre – Essais libres
Très rapidement, on trouve un réglage châssis qui convient à tout le monde et les chronos en fin de journée sont très bons. J’améliore mon chrono perso sur ce tracé de plus d’une seconde alors que nous ne sommes qu’en début de semaine, ce qui me donne le sourire et laisse présager de très bonnes choses pour la suite.
Mercredi 11 Septembre – Journée OFF
Une journée qui passe vite et qui est fatigante même si nous ne roulons pas. CT des motos, contrôle de tous nos équipements, et mise en place de beaucoup de choses dans le box en prévision de la course. Essais de changements de roues pour les mécaniciens, personnes de chôment sur cette journée dite de « repos »
Jeudi 12 Septembre – Début des hostilités : Q1 et essais de nuit
Le mistral souffle très fort … trop fort à mon gout ! Gabin part le premier en qualif, et rentre au bout de quelques tours avec ces mots « c’est inroulable ». Super, si le vent gêne autant les mecs, je me demande comment je vais faire. De toute manière, c’est pareil pour tout le monde et il va falloir faire avec. Le vent est fort mais les bourrasques sont insupportables. Gabin repart en piste pour seulement un tour, ce qui ne suffira pas pour rentrer dans les limites de qualifications. David et William, quant à eux arriveront à se qualifier malgré ces conditions compliquées. Du coup … c’est mon tour. Mes coéquipiers me donnent des conseils pour braver le vent : « reste le plus proche possible de la moto, ne déhanche pas, attention après le Beausset, les rafales sont très fortes et ça redresse la moto. » Bon … ben … feu
Je pars en piste … mon dieu je n’ai jamais connu pareilles conditions. Impossible de guider correctement la moto. Je ne place pas du tout ma roue avant là ou je voudrais. Après le Beausset, j’arrive à Bendor, je prends une énorme bourrasque en latéral et je tire tout droit. Le ton est donné … Je ne sais pas comment je vais faire pour faire un tour parfait. Il n’y a que 20 minutes pour se qualifier et si le vent était constant ce serait plus simple. Je roule 4 secondes moins vite que mardi, ça me mine le moral ! Je vois enfin le drapeau a damier et c’est la délivrance. Ces 20 minutes m’ont demandé énormément d’énergie, sur le plan physique et mental. Je suis qualifiée même si je suis très déçue du chrono.
A la suite des essais chronos, place aux essais de nuit ou les 4 pilotes réaliseront quelques tours afin de prendre ces marques. Rodage de plaquettes de frein pour moi, test de conso derrière safety car pour William, ces essais nous aurons été très utiles en prévision de la course.
Après cette journée de qualifications très éprouvante, retour à l’hospitality ou le vent a fait des ravages. L’un des barnums est massacré, nous allons devoir manger dehors en plein vent …
Vendredi 13 Septembre – Q2
Le vent n’a malheureusement pas faibli. Tout le monde repart en qualif dans les même conditions pas très agréables. Tout le monde améliore son chrono de la veille et les 4 pilotes sont qualifiés pour la course. De quoi enlever un peu de pression pour la suite.
18h00, place aux dédicaces ! Le mistral est toujours présent et commence à me rendre dingue :P
Samedi 14 Septembre – La course
C’est William qui prendra le départ en 36ème position (ce qui est de mémoire ma meilleure position sur la grille depuis que je roule en EWC)
Après un super départ et un premier relai très solide, c’est David qui prendra la suite puis Gabin.
Au bout de 3h de course je prends enfin le guidon et au bout de 4h de course, nous pointons à la 26ème place du classement général.
Il est 20h et nous allons devoir rentrer la moto dans le box, la moto n’a plus d’éclairage coté gauche. Afin de ne pas prendre de risques, nous allons changer : le faisceau de lumière, les feux et les plaques numéros. Cette opération immobilise la moto pendant plus de 20 minutes dans le box. Les mécaniciens ont été super efficace. Quelques places de perdues au classement mais la course est encore longue.
Mon premier relai de nuit se passe super bien, je me sens très à l’aise sur la moto et j’ai fais quasi tout mon relai avec 4 motos du coup je n’ai pas du tout vu le temps passer.
Il est minuit et déjà pas mal d’abandon ont été signés. La mécanique est mise à rude épreuve sur ce tracé. La nuit est fraiche, il faut être vigilant avec la pression du pneu avant qui redescend très vite à cause de la température.
Il est 6h45 du matin et je vais partir mon relai. Je m’interroge sur la visière à mettre sur mon casque. Je vais avoir le levé du soleil et je serais tenté de partir en visière fumée mais il fait encore très sombre. Finalement, je prends la décision de partir en visière foncé pour ne pas être gênée par le levé du soleil. Je pars en piste et au bout de 2 tours je me demande si j’ai fait le bon choix. Au bout de la ligne droite du mistral c’est encore très sombre et je ne vois rien du tout. Après quelques tours difficiles, le soleil pointe le bon de son nez et mon choix devient enfin payant. J’adore faire le relai avec le lever du soleil, on a toujours l’impression qu’on a gagné la guerre quand on voit la lumière du jour le lendemain matin.
Au bout de 18h00 de course, déjà 14 équipages ont signé l’abandon. Nous sommes 25ème du classement général et 16ème dans notre catégorie Superstock.
A midi, nous continuons notre remontée et nous rentrons dans les points de la catégorie Superstock, mais il est possible d’aller chercher encore quelques points de plus.
Et finalement, grâce a notre régularité en piste et l’efficacité de l’équipe dans le box, à 15h00, Gabin passe le damier en 20ème position du classement général et 13ème de notre catégorie Superstock. Encore de précieux points au championnat du monde d’endurance.
Avec 10 points marqués au Mans, et 8 points marqués au bol d’or, nous totalisons 18 points sur la saison complète ce qui nous place 18ème du championnat du monde d’endurance sur 47 équipages Superstock. A noté que nous n’avons pas fais les 8h de Spa.
Pour cette première saison avec notre propre équipe en EWC, c’est un 2/2, de quoi être fière de notre équipe et de ce que nous avons réussis a mettre en place. Maintenant place au repos, a la remise en état des motos, et a la recherche de budget pour la saison prochaine pour encore faire mieux.
Merci a tous nos partenaires qui ont rendu cette belle aventure possible, merci aux personnes qui nous suivent et un immense merci aux membres de notre équipe de nous consacrer autant de temps
RENDEZ VOUS EN 2025