Ultimate Cup de Magny Cours, Un remake du Mans version glaciale

Par : Amandine - Catégories : Résumés de courses

Jeudi 8 octobre :


Départ pour le circuit de Magny cours ou je dois rouler aux cotés de Florent Parret sur la Yamaha 202 du Team 202 de la Police Nationale.

Il s’agit de la 4ème manche du championnat de France d’endurance.

Arès plusieurs heures d’installation le box est en place et nous voilà prêt à commencer les premiers tests demain matin.

Vendredi 9 octobre - Track Day

Ca aurait été utopique de demander du soleil mais … je dois dire que la météo est bien meilleure que ce qui était annoncé. Pas de pluie pour le moment, il ne fait clairement pas chaud mais la piste est sèche … et ca … c’est du bonheur. Un bon feeling avec la moto au fur et a mesure que les pneus s’usent, pour finir en 1’47 en fin de journée (ce n’est pas un chrono de fou mais au vu des conditions je vais m’en contenter pour le moment). Si demain nous avons la chance d’avoir une piste sèche je serais ravie d’aller chercher un gros 45 ou un petit 46

Samedi 10 octobre - Qualifications et début des hostilités en conditions compliquées

C’est Flo qui ouvre le bal. La piste est loin d’être idéale, la piste a été nettoyée à Adelaïde, il n’y a qu’une traj possible et les dépassements sont compliqués. Il réalise un chrono en 1’52’4 ce qui le place 14ème de sa qualification.



Quelques minutes plus tard, j’entre en piste alors que de très gros nuages noirs s’imposent au-dessus du circuit nivernais. Bon … je n’aurais peut-être qu’un tour, il va falloir être réactive. Pas de prête de temps je m’élance en piste pour réussir à faire un tour chrono avant qu’il pleuve. Fin de mon tour lancé, j’arrive dans Estoril … et il pleut ! Je croise les doigts pour que ça cesse, mais la pluie s’intensifie, et s’étend jusque dans le 180 ou il n’est plus du tout possible de mettre de l’angle. Ca commence a tomber, les drapeaux jaunes commencent a s’agiter … mais il n’est pas possible de rentrer car seulement un quart du circuit est mouillé. Il faut donc compiler avec, rester très vigilent dans le secteur 1 et garder du rythme dans les autres secteurs afin que les pneus restent un minimum en températures. Le soleil fini par pointer le bout de son nez mais la pluie continue de tomber et je commence a être en perdition avec des pneus que je n’arrive plus a garder en températures. Il reste deux minutes de qualifications et la pluie s’arrête enfin, je tente de faire un tour rapide pour sauver les meubles, mais je perds l’avant au 180 qui est encore mouillé. Rattrapage je ne sais comment, je ne chute pas mais je capitule et je garde des forces pour la Q2. Je termine cette qualif avec un chrono … affreux en 1’57’0 à la 20ème position.

Alors que la Q2 s’annonçait plus sympa … une belle averse vient détremper la piste ! Flo décide de ne pas prendre part à la Q2, comme beaucoup de pilote, car il sera impossible d’améliorer le chrono réaliser le matin. Pour mon coéquipier, le chrono retenu sera donc de 1’52’4 pour réaliser la grille de départ.

Le soleil repointe le bout de son nez et le vent se lève, je vais peut-être bénéficier d’une piste … quasi sèche pour ma qualif. Mon dieu que la météo est capricieuse !! Je croise les doigts pour avoir au moins un tour pour faire un chrono. Drapeau vert, j’ai 15 minutes pour sortir un beau chrono :P Un tour de lancement qui sera un tour de reconnaissance pour voir l’état de la piste … ben ça n’a pas l’ai trop mal. C’est froid, très froid même, mais c’est dans l’ensemble plutôt sec. Je commence a mettre du rythme et les sensations deviennent mauvaises ! Alors que les pilotes se plaignent souvent d’un manque de grip, avec le pneu neuf j’ai trop de grip et l’arrière me pousse l’avant, impossible de freiner la moto. Je me retrouve en difficultés et je n’arrive pas à stabiliser la moto en entrée de virage. Les chronos ne descendent pas, je me bats avec la moto et je n’arrive pas à rouler comme je sais le faire. Je passe le damier à la 11ème position (décevant) avec un chrono en 1’49’945. Je rentre au box assez déçu.

Demain nous partirons 11ème sur la grille de départ.

Dimanche 11 octobre - Race

8h45 début de la procédure de départ. C’est Flo qui est au guidon et qui s’élancera pour 4 heures de courses. Avant toutes choses, rappelons quelques règles qui sont importantes : en championnat de France nous avons le choix de rouler à une seule moto (comme en championnat du monde d’endurance) ou a deux motos (chacun la sienne avec un changement de transpondeur lors du changement de pilote et de moto). Au vu des conditions climatiques un peu capricieuse, nous avons fait le choix avec mon coéquipier de rouler avec deux motos. Mais rouler a deux motos est un avantage considérable en cas de changement de pneumatiques, c’est pourquoi les équipages faisant le choix de rouler avec deux motos prennent un tour de pénalités. Quoi qu’il arrive, dans des conditions de piste compliquées, il est facile de rattraper ce tour de pénalité sur 4 heures de course.

9h … 4 degrés … le drapeau tricolore traverse la piste, la course est lancée. Mon dieu que ca caille … mais c’est sec ! Flo réalise un bon départ et se retrouve dans le groupe de tête, ce qui lui permet de mettre du rythme et de faire de bons chronos. En théorie, mon binome est censé faire 30 tours si tout se passe bien. 22ème tour de course, il se met a pleuvoir au fond du circuit … mais depuis les box nous ne voyons rien. Flo est actuellement 6ème … et se fait piéger par la pluie a l’entrée d’Estoril, il chute ! Il perd quelques positions et rentre au box, forcément sans nous prévenir. Ma moto est dans le box, prète a partir … mais en pneus slick, mon coéquipier nous annonce qu’il n’est plus possible de rouler en slick, les mécaniciens s’affolent pour monter les roues pluie sur ma moto et je repars. Entre temps une opération safety car a été mise en place sur la piste et je suis bloquée à la sortie de la pit line. Je repars en piste … à la 16ème position !!!! ☹ Plus de 7 minutes de perdues sur cette opération (dommage c’était super bien parti), pas de panique il nous reste un peu plus de 3h pour remonter ca va le faire. Je rentre en piste derrière le safety car ce qui permet de juger de l’état de la piste, bon ben c’est détrempé ! Effectivement c’était impossible de repartir en slick. Le safety car sort et la course est relancée ! Au premier freinage, je trouve la moto étrange … ah ben oui dans la précipitation on a voulu repartir vite mais ma moto possède les réglages pour une piste sèche, autant dire que c’est un vrai bout de bois, mais surtout j’ai une assiette posée sur l’arrière et le pneu pluie est beaucoup plus petit que le slick, je me retrouve avec un moto qui n’a plus du tout de direction (un chopper), j’ai le train avant qui bouge dans tous les sens, j’ai l’électronique du sec, bref c’est un peu holiday on ice !

Bon clairement je ne vais pas pouvoir me battre devant par contre je dois au moins maintenir ma position. Je ferais la modif’ du châssis au prochain relai. Je me fais doubler par mon ancien coéquipier Franck Gaziello au freinage d’Adelaïde, il perd l’avant assez violemment, fait la tortue sur presque 200m avec de finir dans le bac. Bon ben … ça me rassure moyen cet évènement ! :-S Je continue mon petit bonhomme de chemin sur une piste ou on ne voit plus rien tellement il pleut. 45ème tour le safety car revient en piste, je suis la première derrière la voiture de sécurité, je prend de la flotte plein la tronche, j’ai de la buée dans le casque, j’ai froid … ca commence a devenir … pas très agréable l’histoire ☹ Un tour derrière le safety et je ne comprend pas pourquoi la voiture d’intervention est en piste, je n’ai vu aucune moto dans les bacs a graviers. On arrive a Adelaïde, et je fais une grosse équerre derrière le safety car à l’accel’ … c’est bon j’ai compris, il y a de l’huile ou de l’essence sur la piste. Par contre j’ai peine a comprendre comment les commissaires de piste vont nettoyer la piste avec la pluie qui s’intensifie encore. 5 tours derrière la voiture de sécurité, à prendre de l’eau en pagaille, a voir les commissaires essayer de nettoyer la piste avec l’absorbant … en vain ! RED FLAG ! En même temps c’est ce qu’il y a de mieux a faire, c’est impossible de nettoyer la piste dans ces conditions, et nous ca fait presque 6 tours qu’on roule en 3 minutes 30 derrière le safety et qu’on est mort de froid. On rentre au parc fermé. Je suis actuellement à la 15ème position, ce qui veut dire que j’ai limité la casse (je suis presque contente)

1h30 d’interruption de course !

12h35, la course est relancée pour 25 minutes de course. Cette interruption va malheureusement nous couter chère car il va nous manquer du temps pour remonter la pénalité de 1 tour qui nous a été infligé au départ suite a notre choix de rouler a deux motos. De plus, pendant le drapeau rouge, les équipages qui roulent a une seule motos ont eu 5 minutes pour ravitailler et changer les pneus (autant dire que nous avons perdu tout l’avantage de rouler a deux motos).

Flo repart donc en piste, derrière le safety car, afin de finir la course. Mon coéquipier passe le damier en 14ème position après avoir réalisé un bon … demi relai. Mon premier sentiment … la déception ! On était venu pour le podium ou au pire un top5, et on fini 14ème.

Avec du recul … on fini 14ème mais on fini. On fini 14ème mais il nous a manqué plus d’1h30 de course pour compenser la pénalité de départ (donc sur la papier le challenge était quasi impossible). On fini 14ème mais on a chuté une fois. On fini 14ème … mais avec ces conditions peut être que la damier est peut être déjà une sorte de mini victoire.

Il faut relativiser, prendre du recul, et tirer tout le positif de cette course même si nous avions des objectifs bien supérieurs. Chaque course nous fait prendre de l’expérience, chaque couse on apprend, et j’ai tiré des leçons de cette endurance.

Grand chelem pour moi cette saison ! record battu en tout point ! De l’inédit : 4 courses sur la saison 2019/2020, 4 courses sous la pluie (voir le déluge) mais 4 damier franchis (aussi incroyable que ca puisse paraitre). Sur ces 4 courses : 3 interrompues par drapeau rouge à cause des conditions météo !! Je ferais un résumé de cette saison atypique, mais malgré le manque de résultat, j’ai acquis beaucoup d’expérience en « conditions de m**** »

Maintenant … place aux entrainements en Espagne : Aragon (ou j’ai une revanche à prendre), Calafat et Valencia qui clôturera la saison

En espérant trouver une météo plus clémente en terre Espagnole.

Partager ce contenu

Ajouter un commentaire